Troisième recueil de nouvelles des veufs
noirs
d'Isaac Asimov.
La croix de Lorraine: un enfant (non américain) a décrit un repère au bord
de la comme étant une croix de Lorraine. Il s'agit en fait des deux « x » du
logo Exxon.
Un bon père de famille: un enquêteur du fisc poursuit un homme soupçonné
d'importantes fraudes, mathématicien et au c½ur sec. L'enquêteur finit par
décider que l'homme est innocent quand ce dernier déclare, au cours d'une
conversation que Noël est exactement égal à Halloween, montrant ainsi qu'il
n'a pas le c½ur sec. En fait il s'agissait bien du mathématicien, pour qui le
25 décembre (25 en base 10) est égal au 31 octobre (31 en base 8).
La page des sports: un agent double russe meurt en laissant comme message
« epock » en lettres de Scrabble sur la page des sports d'un journal. Le
message est en fait « score » (en cyrillique, « r » et « s » s'écrivent
« p » et « c » respectivement), qui signifie 20 en anglais (archaïque). Ce
chiffre aurait eu une signification particulière pour son contact.
En deuxième position: un vétéran de la guerre de Corée essaye de retrouver
la famille d'un soldat mort dans ses bras en disant qu'il s'appelait comme un
président américain, qu'un seul autre président avait eu plus de voix que lui,
et que le peuple l'aimait. Il s'agit de Grover Cleveland, en tête pour 3
suffrages successifs (Roosevelt était en tête pour 4).
Ce qui manquait: une femme se laisse entraîner par une secte dont le gourou
prétend voyager en esprit sur Mars et d'en avoir admiré le ciel. Une prière
fondamentale annonce que les âmes des adpetes iront sur Mars le jour où seule
brillerait la Terre dans le ciel de Mars. Son mari cherche à la convaincre de
la supercherie. La preuve est que la Terre ne brille jamais seule, la Lune
l'accompagne toujours.
Le lendemain: un directeur de publication risque de perdre son emploi après
qu'un auteur prometteur et caractériel ait repris son manuscrit. L'auteur a
affirmé au téléphone qu'il le remettrait « tomorrow », mais il n'est jamais
revenu. En fait, il annonçait l'apporter à la maison d'édition concurrente
Morrow, chez qui il l'avait présenté en premier, avant d'utiliser cette autre
maison pour faire monter les enchères.
Aucun rapport: un gang de voleurs passe à ses membres, recrutés
dans des lycées, l'adresse à laquelle déposer leur butin cachée dans un tract
pour des réunions politiques. L'adresse (numéro de rue à New York et numéro
d'immeuble) est en fait codée dane le code postal (à trouver soi-même) d'une
petite localité mentionnée dans le texte.
Il n'est de pire aveugle: un agent secret est retrouvé mort chez lui. Ses
derniers mots étaient « blind man ». Il s'agissait d'un réparateur (appelé
pour réparer un store vénitien).
À rebours: les veufs noirs essayent d'inventer le mobile d'un meurtre pour
une nouvelle de science-fiction à propos de deux photographes d'éclipses
concurrents. L'assassin n'aura pas supporté que la victime filme, depuis la
stratosphère, le parcours sur la surface de la Terre de l'ombre de la Lune au
lieu de simplement photographier l'éclipse.
Quelle heure est-il ?: un homme est accusé de meurtre sur le témoignage d'un
comptable qui prétend l'avoir vu à cinq heures et demi. En fait la pendule
était à affichage numérique (une nouveauté à l'époque), et le comptable a
confondu « 5:50 » avec « 5.50 ».
Deuxième prénom: une féministe met au défi un homme de trouver un deuxième
prénom, monosyllabique, qui représente ce que tous les écoliers connaissent
sans le connaître. Il s'agit de « Ann », de Mary Ann Evans, véritable nom de
George Eliott, auteur de Silas Marner.
Le legs: le fondateur des veufs noirs, amateur de jeux de mots, n'assistant
plus aux réunions depuis des années et récemment décédé, lègue une forte somme
à un veuf noir, « to the barest », en indiquant indirectement qu'il s'agit
d'un jeu de mot sur le nom de famille du légataire. Il s'agit de Manuel Rubin,
dont une anagramme est « Bruin », le nom d'un ours dans les épopées
médiévales.